Comme ici vous passez au-dessus de la tour à bossages, nous poursuivons à son sujet, avant la station "tour nord-est", tout au fond.
Dessin et photo aident à imaginer le rez-de-chaussée de la tour à bossage, où plusieurs archères étaient disposées. Chose intéressante révélée par la fouille : les premières marches de l'escalier d'accès à l'étage, "dans" le mur, au nord de l'entrée de la tour.
Vous l'observez, la destruction volontaire du château a surtout concerné ce qui faisait sa force : les tours ! Désormais ces tours sont surtout des brèches...
La brèche qu'est désormais la tour nord-est offre le loisir d'admirer le canyon dessous, la boucle faite par "Le Sou" (et la route D 40), juste en amont des gorges proprement dites.
Au sommet des remparts conservés, il est possible d'imaginer le chemin de ronde avec le parapet de défense avec l'alternance de vides (les créneaux) et de pleins (les merlons). Les tours constituant des réduits de défense où la garnison pouvait se retrancher.
Le bâtiment accolé à l'enceinte :
L'espace en contrebas du sentier, entre les 2 tours, était occupé par un bâtiment, certainement un logis (?), appuyé donc à la courtine.
Sur l'architecture voisine des murs : avez-vous remarqué les pierres taillées qui dépassent et indiquent les étages ? Ces pierres qui soutenaient le plancher ont un nom spécifique : des pierres "en corbeau", du fait de l'arrondi taillé.
Les corbeaux encore maçonnés dans la courtine sont taillés de telle manière qu'il est possible d'en déduire le début de la charpente : des linteaux parallèles au mur d'abord, pour soutenir ensuitre les poutres et le plancher ?
Certains trous à travers la courtine peuvent interloquer... ci-dessous, un mot détaillant cet aspect.
Maçonner un mur épais (croquis ci-dessous)
Observez la courtine* sur sa tranche : les pierres externes sont plus grosses que celles de l'intérieur. En effet, après avoir monté les parements extérieurs sur une ou deux assises (ou rangs donc), les maçons du Moyen-âge remplissaient l'espace intérieur avec du mortier (à base de sable de rivière et de chaux obtenue par calcination de blocs de calcaire) et des petites pierres. Au fur et à mesure, l'échafaudage nécessaire à la construction est monté. Pour la sécurité, il est ancré dans le mur, comme illustré. Le chantier fini, les traverses de bois sont restées dans le mur... et ont fini par pourrir : cela explique les trous carrés !
La vue sur les gorges sera encore plus spectaculaire un peu plus haut, depuis "la poterne" :