Le secteur au nord de la chapelle et du donjon forme désormais le point le plus haut du château. Il y a quelques années pourtant, la borne IGN des 461m d'altitude était au-dessus de l'actuel donjon... Or, vous êtes maintenant à moins de 460m. Oui... les archéologues ont fait baisser l'altitude de cette colline !
Juillet 2007 : vue en direction du nord, depuis l'amas de destruction du donjon. Arrivez-vous à vous situer ?!?
Cette station "château seigneurial" est organisée près des vestiges d'une des citernes et d'un petit réduit rectangulaire, que nous considérons être un "flanquement" de l'enceinte seigneuriale du XIIe siècle.
Les visuels peuvent à nouveau aider :
Le passage pour aller "au bout" de cette plateforme nord se fait en respectant le cheminement ancien. Des pierres de piédroit en tuf sont encore en place et aident l'oeil avisé à imaginer les portes.
Nous sommes ici sur l'extrémité nord du château seigneurial, le château de Raimond de Termes, assiégé en 1210 par les croisés de Simon de Montfort. A ce moment-là, l'enceinte basse que nous surplombons n'existait pas.
Le regard était alors direct sur le rocher et le fortin du Termenet... ou encore le mangonneau croisé défendu par Guillaume de l'Ecureuil :
La citerne "nord" n'a pas été fouillée jusqu'au fond. Elle sert à présenter une série de belles pierres de taille.
Fouille du "flanquement" en 2007, prise de vue en direction du sud. Remarquez au fond, l'amas de destruction du donjon, dépassant, à l'époque, la chapelle !
Ce sont les fouilles programmées des années 2008-2010 par Jean-Paul Cazes et ses équipes qui ont confirmé l'ancienneté des éléments bâtis de ce secteur, à rapprocher donc du "château seigneurial".
Ce "château" comptait parmi les plus puissants de la région selon les sources et textes du siège de 1210. La fouille a commencé a révéler une partie de ces vestiges, ici tout au sommet.
Mais la forteresse de Raimond de Termes s'étalait à vrai dire sur l'essentiel de l'actuelle partie sommitale, autour du donjon. L'exploration archéologique doit encore se poursuivre. Le zonage qui suit est donc hypothètique :
Fouilles ? Déblaiements ?
Avec le regard d'ensemble que vous avez désormais sur le monument, il est utile de re-préciser la nuance entre ce que l'on appelle des "fouilles archéologiques", et en parallèle, des "déblaiements"... (qui peuvent être "archéologiques").
Le déblaiement est l'étape souvent première, qui prépare l'exploration archéologique minutieuse. Particulièrement ici à Termes, en raison de la destruction et de l'abandon du site,.
Déblayer, ici, c'est évacuer les gravats et couches qui recouvrent les "gisements" archéologiques. ...et il y a des endroits où cela n'a que peu d'intérêt. A Termes, il y a eu un intéret relatif (comprendre la destruction du donjon !). Concrètement, ce travail pourrait parfois se faire avec des engins de chantiers... s'ils pouvaient s'approcher. Plus souvent, c'est du travail de pelle-pioche-brouette... Car il faut les évacuer, ces volumes de déblais.
Les fouilles archéologiques demandent plus de finesse, de mains, d'outils pointus... Des moments pour photographier, dessiner, mesurer, comprendre... et cela prend aussi beaucoup plus de temps... et plus d'autorisations administratives (!).
Ainsi, depuis 2011, les intervenants au château sont certes archéologues, car ils doivent savoir quand ils retrouvent une structure maçonnée... ou pas... mais ils ont pour l'essentiel fait du déblaiement ! Mais c'est nécessaire, incontournable, et fait avec méthode : il s'agit de préparer les futures fouilles, et améliorer la visite et la lecture du monument.
(Grand bravo à toutes les équipes intervenantes ! Merci !)
Maintenant, nécéssairement, nous vous invitons à redescendre, afin de rallier "la salle des gardes" au sud, où plusieurs options de sortie s'offrent à vous.