Le donjon, élément emblématique de la plupart des châteaux forts, était bien présent au château de Termes... mais sa destruction méticuleuse en 1654 n'avait laissé qu'un amas de pierres, recouvert de chênes verts, jusqu'à récemment.
"le donjon", en 2006...
Les déblaiements entre 2010 et 2015 ont révélé ce que vous observez aujourd'hui... tout en rabaissant de plusieurs mètres la colline !
L'opération n'impliquait pas la fouille des strates les plus anciennes. Toutefois, quelques sondages ponctuels ont permis de confirmer que ce donjon carré date bien de l'époque seigneuriale.
Selon l'Historia Albigensis, c'est dans ses étages que les femmes et les enfants furent abrités quand, la nuit du 22 au 23 novembre 1210, les défenseurs prirent la fuite face aux croisés.
L'épaisseur des murs visibles voisine les 2 m, pour permettre au donjon de s'élancer à une hauteur de peut-être 15 ou 20m, avec à priori 3 étages. Sur le côté Est, un enduit recouvre encore le mur. Il y avait là un bâtiment accolé, ainsi que le four à pain. (Une rubrique est consacrée à cette découverte).
A la simple et initiale tour carrée avec entrée à l'étage ont été plus tardivement ajoutés -au sud- une porte au rez-de-chaussée, ainsi qu'un escalier dont l'entame est voisine de la chapelle. Pas de datation sûre pour ces éléments...
Une destruction réfléchie...
Les textes du XVIIe siècle évoquant la destruction du château font mention de l'usage d'explosifs (poudre). Des précisions sur ce chantier de démantèlement ont été apportées par les fouilles et déblaiements.
Une première étape a consisté à fragiliser les bases de la tour (un travail de sape, assimilable à une technique de siège ! ). La présence d'archères a facilité l'excavation. Des étais en bois soutenaient la structure tandis que les équipes étaient encore actives.
Ensuite, quand l'édifice fut jugé suffisamment fragile, des charges explosives furent disposées et les mèches allumées... Le coût de la poudre étant prohibitif, cette technique permettait à l'entrepreneur Guillaume Blage, en charge de l'opération, une économie substantielle !
Les archéologues ont lors du déblaiement des parties effondrées du donjon retrouvé des étais de bois carbonisé (suite à l'explosion en 1653-1654) et aussi... une grenade n'ayant pas explosé ! L'objet pèse 2kg, visible à l'accueil.
Pour voir les détails des chantiers, nous proposons plusieurs séries sur le blog du château. Voyez aussi les reportages vidéo. Un lien : https://www.chateau-termes.com
Juste à côté : rendez-vous à "la chapelle"...